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Au cœur du Gers, l’aventure des Arbolèts commence avec Hugues et quelques amis issus d’école d’ingénieur agro qui après plusieurs années passées dans le monde du salariat et du conseil agricole ont décidés de créer leur propre projet. L’objectif principal était alors de quitter le monde des bureaux pour se mettre à l’agricole en réfléchissant à un projet collectif. L’aventure prend naissance grâce à Marie-Sylvie (maman de Hugues), installée avec 200 truies (naisseur/engraisseur) près de Auch, qui accepte de leur louer un peu de terrain pour démarrer leur collectif. C’est en 2016 que le projet commence avec un atelier laitier piloté par Hugues et l’installation en parallèle de Philippine et Benjamin sur du maraichage. Marie-Sylvie de son côté après une longue carrière en système porc conventionnel décide convertir son exploitation en céréales bio pour finir sa carrière. En 2018, le collectif est rejoint par Noémie qui s’installe en Porc gascon plein air avec une activité de poules pondeuses. Et depuis 1 ans, Nicolas et François sont en pleine création d’un nouvel atelier de boissons végétales (Lait d’avoine, d’épeautre et de soja) fermières avec leurs propres céréales.

Aujourd’hui, le collectif compte donc 5 structures différentes avec 8 exploitants, regroupés autour de valeurs communes qui sont une agriculture durable, biologique, à taille humaine et insérer socialement dans son territoire:

GAEC la Bergerie des Arbolèts : GAEC à 2 associés, Hugues et éléonore avec un atelier mixte ovin et caprins laitier en transformation fromagère (voir article suivant).

GAEC le jardin des Arbolèts: GAEC à 2 associés, Philippine et Benjamin, avec une production de légumes sous serre (2200m2) et de plein champs (1,2 ha). Deux chevaux de trais sont également présents pour effectuer quelques travaux en plein champs (binage, buttage…). Les légumes sont vendus entièrement sur 2 marchés hebdomadaires.

Noémie Calais : Installée en individuelle, Noémie possède un atelier de Porcs gascon en plein air (naisseur/engraisseur) avec 6 truies et une soixantaine de porcs charcutiers sur un coteau de 4ha. 2 à 3 cochons sont découpés tous les 15 jours (100kg de poids carcasse) par Noémie dans un atelier de découpe et transformation en commun avec d’autres éleveurs. Elle dispose donc d’une large gamme de produit charcutier : viande fraiche, bocaux, salaisons, saucisses et colis permettant une valorisation moyenne par cochon proche des 1500€. En parallèle Noémie a monté un atelier de poules pondeuses (200 poules), qu’elle est entrain de diminuer pour réduire son astreinte malgré la forte rentabilité de celui-ci (400 à 450 € net/mois). Noémie développe l’agroforesterie dans son système avec la plantation récente de 1300 arbres dans le coteau des cochons pour développer le pâturage sur celui-ci, et la mise en place de vergers dans les parcelles des poules. Tous ses produits sont vendus sur deux marchés hebdomadaires et un magasin de producteurs.

EARL Mahupax : Suite à l’arrêt de son atelier de porcs conventionnel, Marie-Sylvie a converti son exploitation en bio et en céréales (Orge et soja principalement) pour finir sa carrière. Initialement avec 110 ha, Marie-Sylvie a fait le choix de porter ce collectif en vendant et mettant en fermage près de 65 ha. Dans l’avenir, Marie-sylvie a le rêve de réhabiliter une partie de ses porcheries en un lieu socio-culturel et artistique.

EARL les végétaux des Arbolèts: Piloté par Nicolas, ancien chercheur, et François en voie d’installation, l’objectif est la mise en place d’un atelier de boissons végétales avec 15 ha de soja, avoine et épeautre. Pour ce faire, les deux amis ont réhabilité une partie des porcheries avec la mise en place de cellules de stockage et trie des céréales, broyeurs (pour moudre les céréales), cuves de décantations (mélange du lait végétal à l’eau à hauteur de 10% de matière sèche), et process de stérilisation de leurs contenants en verre. En parallèle, l’idée est de développer également des flocons de céréales.

Dans ce collectif, toutes les structures sont distinctes juridiquement et économiquement. Le souhait est simplement de mutualiser du matériel, commercialiser et communiquer sous un même nom, échanger quelques services et profiter d’une synergie commune sur un même lieu. Les repas du midi sont donc partagés en commun à tour de rôle, dans la maison de Marie-Sylvie qui fait office de lieu commun. Une réunion hebdomadaire est organisée avec les différentes structures du collectif. Celle-ci permet d’organiser et cadrer tous les aspects mis en commun sur le lieu (prêt de matériels entre structure, différents échanges de services, communication et organisation d’événements communs). D’ici 2 ans, l’objectif est la création d’une CUMA à 5 structures pour officialiser le partage de matériel sous un cadre juridique. Avec celle-ci l’idée serait de mettre en place un atelier de mécanique et bricolage en commun pour entretenir le matériel. Et d’ici quelques années, une fois le rythme de croisière trouvé par tous, l’idée serait également de mettre en place un magasin de vente en commun en réhabilitant une partie des anciennes porcheries de Marie-Sylvie.

Enfin une des dernières valeurs sur lequel le collectif veut s’engager est la transmissibilité de leur outil. Pour cela, le groupe s’est mis en relation avec Terres de liens. Cette association est une foncière d’investissements solidaires ouvertes aux citoyens permettant de placer de l’épargne dans des projets porteurs de sens. Le capital accumulé permet à l’association de racheter des bâtiments et terres agricoles pour éviter leur disparition en la louant à des agriculteurs avec un projet durable en agriculture paysanne et/ou biologique. L’idée pour le collectif serait que l’association rachète le foncier et les bâtiments pour devenir simplement loueur et se détacher de l’étiquette de propriétaire. L ‘objectif est de faciliter les potentielles entrées et sorties des associés en limitant l’investissement du rachat de capital pour les entrants et en s’assurant que le projet reste à vocation agricole dans l’avenir.

Thomas Gery