Nous sommes deux jeunes ingénieurs agronomes et nous nous lançons dans un projet de voyage pendant 6 mois dans des fermes à travers le principe du Woofing.

Woofing ? Késako ? Le principe du Woofing est de prêter main forte aux agriculteurs en s’initiant dans leurs savoir-faire et mode de vie agricole en échange d’un gîte et d’un couvert. C’est donc une aventure sous l’angle de l’échange et du partage.

Pourquoi ce voyage ?

Ce projet est pour nous l’occasion de découvrir d’avantage le monde agricole, avec le désir et la volonté de pratiquer, d’échanger des idées, des valeurs et savoir-faire. Nous avons ciblé pour ce périple des exploitations en polyculture-élevage en production laitière divers (Bovins, caprins, ovins) avec transformation fromagère. C’est en effet le domaine qui nous séduit le plus, alliant l’animal, le sol et la plante qui forment un triptyque « de la fourche à la fourchette », le plus cohérent à nos yeux. C’est aussi l’opportunité pour nous de se « tester » dans l’objectif d’une potentielle installation agricole par la suite.

Anne LOOSFELT :

J’ai vécu toute mon enfance dans le Cantal, dans une région encore sauvage où l’activité agricole et la production fromagère font partie de la culture locale. Mon intérêt pour l’alimentation d’une part et l’environnement d’autre part m’a conduit à obtenir un diplôme d’ingénieur en agroalimentaire et développement durable. J’ai toujours eu à cœur de défendre une alimentation saine et locale. Selon moi, cela commence par la pratique d’une agriculture adaptée à son territoire et respectueuse de l’environnement naturel.

C’est ainsi que mes premières expériences professionnelles ont débouché au sein des filières fromagères AOP et IGP dans le domaine de la qualité. Dans un premier temps, dans le Comté en participant à une étude technique sur la qualité des fromages puis dans un second temps au sein d’une fromagerie dans les pays savoyards. Ces systèmes sont encadrés par des cahiers des charges qui apportent aux fromages toutes leurs spécificités tout en valorisant les hommes qui les fabriquent. Un type d’organisation que je souhaite soutenir et développer.

Cette découverte de la transformation fromagère m’a passionnée. Aujourd’hui, mon souhait est de parfaire mes connaissances dans cette production pleine de complexités et de richesses. En effet, avec une seule matière première : LE LAIT, il est possible de fabriquer une multitude de fromages tous différents les uns des autres, par leurs couleurs, leurs formes, leurs goûts, leurs textures… Et ceci grâce à LA VIE : des microorganismes et le savoir-faire des hommes.

Au delà de mon amour pour le fromage, j’aime mettre « la main à la pâte » et expérimenter dans ma cuisine. J’ai toujours en tête de manger « sain » mais bon. C’est dans cet optique que j’apprécie prendre le temps de faire à manger en testant des aliments variés sous toutes leurs formes. Dans le même principe, les activités manuelles telles que la couture, le crochet et le tricot font partie des mes passe-temps favoris.

Enfin, mon enfance dans les volcans d’Auvergne m’a appris à aimer les montagnes et ses activités : randonnées, trail, bivouac… J’ai eu l’occasion de parcourir plusieurs massifs en France des Pyrénées jusqu’aux Alpes en passant par le massif central et avec toujours la même admiration…

Thomas GERY:

Originaire d’Ardèche, j’ai fait le choix dès le lycée de m’orienter vers l’agriculture en intégrant un lycée agricole puis en enchaînant sur des études d’ingénieur agronome, et notamment dans la thématique de l’élevage. Mes divers stages et expériences m’ont rapidement amené à m’intéresser à la production agricole en zone de montagne. J’effectue donc mon stage de fin d’étude au Centre de Ressource pour l’agriculture de montagne et de Qualité (CERAQ) sur la thématique de la valorisation des pratiques agro-écologiques dans les exploitations agricoles fromagères sous SIQO en Savoie et Haute-Savoie. Ce domaine me permet également d’être dans mon élément de tous les jours entre montagne et sports nature pour lesquels je me passionne.

Après mon diplôme, je fais rapidement le choix de continuer dans ce domaine, avec 6 mois passés en tant que conseiller d’entreprise, avec l’accompagnement technico-économique des jeunes agriculteurs à l’installation à la Chambre d’agriculture Savoie-Mont-Blanc. Je profite ensuite de l’opportunité qui m’est proposée en intégrant l’équipe des conseillers techniques Agro-fourrage sur le territoire de la Haute-Savoie. Cette expérience de conseiller technique me permet alors d’accompagner les agriculteurs à la mise en place d’itinéraires techniques innovants sur leur systèmes fourragers à travers des démarches individuelles ou collectives pour orienter les productions agricoles vers des systèmes plus durables et viables pour demain. Persuadé que c’est en allant à la rencontre des agriculteurs qui innovent tous les jours qu’on apprend le plus, je souhaite aujourd’hui profiter de ma jeunesse pour découvrir, partager et s’ouvrir.